Le verbatim « choquant » a été publié par le gouvernement britannique en attendant un rapport sur la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du FTSE 350.
« Je ne pense pas que les femmes soient à leur place dans cet environnement » ;
« Il n’y a pas beaucoup de femmes qui possèdent les qualifications et les références pour siéger au conseil – les sujets abordés sont extrêmement complexes » ;
« La plupart des femmes ne veulent pas des prises de tête ou de la pression qu’implique un tel poste » ;
« Les actionnaires se moquent de la composition du conseil, alors pourquoi devrions-nous nous en inquiéter ? » ;
« Nous avons déjà une femme au conseil, donc c’est bon. C’est au tour de quelqu’un d’autre ».
… Ce sont là quelques unes des « pires excuses » fournies par des responsables de grandes entreprises britanniques pour expliquer la faible présence des femmes dans leurs conseils d’administration.
Ce verbatim, qualifié de « choquant » par le secrétaire d’Etat aux entreprises Andrew Griffiths, a été publié jeudi 31 mai par le ministère. Un teasing avant la publication le 27 juin d’un rapport (le Hampton-Alexander Review) sur la féminisation du FTSE 350, l’indice boursier des 350 principales entreprises britanniques.
« En lisant cette liste d’excuses, on pourrait se croire en 1918, et pas en 2018. On dirait le texte d’une parodie, mais c’est bien la réalité », a commenté Amanda Mackenzie, directrice générale de l’ONG Business in the Community, qui milite pour des entreprises responsables.
Contrairement à la France, et plusieurs pays européens, le Royaume-Uni n’a pas adopté de quotas pour faire progresser la place des femmes, préférant s’en remettre au volontarisme, avec un objectif : que d’ici 2020, un tiers des membres des conseils d’administration et des instances dirigeantes de ces grandes entreprises soient des femmes.
Tout en déplorant les attitudes, le gouvernement met aussi en avant les progrès accomplis : en 2011, pas moins de 152 entreprises du FTSE 350 possédaient des conseils d’administration 100% masculins ; elles ne sont plus que 10 aujourd’hui. Entre 2011 et fin 2017, le nombre de femmes dans les conseils d’administration du FTSE 350 a doublé. Mais selon une étude indépendante, publiée en octobre dernier, la part des femmes dans ces CA s’élève à 23%, ce qui implique encore un « gros effort » pour atteindre l’objectif d’un tiers en 2020.
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