Alors que des milliers de Français, inquiets pour leur avenir, défileront dans les rues aujourd’hui, l’Etat Français annonce des états généraux du foot. Mieux : le Président de la République reçoit Thierry Henry, l’un des footballeurs déconfits. Pour le consoler ? Le tancer vertement ? Lui soutirer des informations sur les responsables de la débâcle ? Le remercier ?
Du pain et des jeux ! Tels les gladiateurs de la Rome antique favorisant la paix sociale en éloignant la plèbe du jeu politique, les footballeurs donnent un sérieux coup de main au gouvernement. Pendant que les plus fins limiers de la presse braquent leurs projecteurs sur le chef de l’Etat et le footballeur, la réforme des retraites suit son petit bonhomme de chemin, fragilisant les plus faibles, épargnant le capital.
La responsabilité de ce désastre est bel et bien collective. Pas le désastre de la Coupe du monde, après tout le foot est un sport avec tout ce qu’il comporte de glorieuse incertitude. Désastre par la mobilisation de « temps de cerveau disponible » de l’ensemble des Français.
La presse n’est pas seule responsable : les hommes politiques de tous bords se sont mués en commentateurs sportifs avant la Coupe du monde, gonflant ainsi l’événement. Comme les médias, ils veulent distraire à tout prix pour accroître leur audience. Tout se mélange et les questions citoyennes passent au second plan. Le Président reçoit un joueur millionnaire bientôt pré-retraité pendant que défilent ceux et surtout celles qui auront demain une retraite famélique. Et c’est sur le premier que se concentre l’attention du Président. Curieuse époque. Curieux sens des priorités.
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