Dernière possibilité pour elles de s’instruire, s’informer et se divertir, le média des femmes afghanes, Radio Begum, a été suspendu par les talibans.
Nouvelle attaque des talibans contre les femmes : le «ministère de l’Information et de la Culture » a annoncé la suspension de radio Begum, le média des femmes afghanes créé par Begum Organization for Women (BOW), une ONG fondée en 2020. Radio et télévision produites par des journalistes en France et en Afghanistan, Begum TV est aussi une chaîne satellite éducative s’adressant aux filles privées d’éducation depuis la prise de pouvoir par les talibans.
Sur X, les talibans reprochent à Radio Begum « des violations de la politique de diffusion et une utilisation inappropriée de la licence » ou encore « la fourniture de contenus à une chaîne de télévision basée à l’étranger »
Répression tyrannique des médias
Reporter sans frontière (RSF), qui a immédiatement dénoncé la « répression tyrannique et incessante des médias en Afghanistan » ajoute que le ministère a « également perquisitionné Jawanan Radio, autre radio de Begum Organization for Women, qui s’adresse à une audience masculine, et située dans les mêmes locaux que Radio Begum à Kaboul. » Et deux employés ont été arrêtés.
Célia Mercier, Responsable du bureau Asie du Sud de RSF, dénonce : « Le ciblage de Radio Begum par les talibans constitue une nouvelle attaque scandaleuse contre la liberté de la presse. En réduisant au silence une radio dédiée aux femmes afghanes sous le prétexte de réglementations vagues, le régime réaffirme une volonté de censure brutale qui s’inscrit dans une politique de répression médiatique généralisée. RSF exige la libération immédiate des deux employés arrêtés et la réouverture sans délai de Radio Begum. »
Apartheid de genre, crime contre l’humanité
Les talibans arrivent encore à pousser plus loin l’escalade contre les droits des Afghanes, déjà réduits à néant (Lire Les talibans anéantissent les droits des Afghanes et bannissent leur voix)
La communauté internationale semble impuissante à venir en aide aux femmes Afghanes. Cependant l’ONU dénonce un « apartheid de genre ». Et fin janvier, des mandats d’arrêt ont été demandés par le procureur de la Cour pénale internationale, contre les dirigeants talibans accusés de crime contre l’humanité pour violation systématique des droits fondamentaux des filles et des femmes »
Cette interview de sa fondatrice, Hamida Aman a été réalisée en août 2024 à l’UNESCO :