Les start-ups de la French Tech, soutenues par le gouvernement sont des boy’s clubs. Plus de la moitié d’entre elles viennent de signer un « pacte parité »… qui n’a pas force de loi.
L’annonce a été largement diffusée dans les médias économiques : plus de 60 start-up françaises se sont engagées à augmenter le nombre de femmes siégeant dans leurs conseils d’administration. Elles partent de très loin comme l’avait observé, en février dernier, le gouvernement qui soutient ces start-ups de la French Tech sans se demander si les bénéficiaires de l’argent public sont des hommes ou des femmes.
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Actuellement, les 120 entreprises labellisées par la mission French Tech, comptent seulement sept femmes dirigeantes et aucune ne figure dans le Next40 (les 40 premières)». Si l’on prend en compte les cofondatrices, ce chiffre monte à 14. Incompréhensible en 2022 ! Mais l’engagement qui est annoncé peut être indolore pour ces start-ups.
69 jeunes pousses, sur les 120 jeunes entreprises jugées les plus prometteuses ont signé un « Pacte Parité » initié début 2022 par la mission French Tech rattachée à Bercy. Ces « licornes » (comme Blablacar, Contentsquare, Doctolib ou Mirakl…), s’engagent à atteindre un seuil minimal de 20 % de femmes au conseil d’administration d’ici à 2025, et à porter ce seuil à 40 % en 2028. Elles devront également « former leurs managers sur les enjeux de la diversité et la lutte contre les discriminations et le harcèlement », mettre en place un accompagnement spécifique pour chaque salarié au retour de son congé parental d’ici la fin de l’année. Enfin, elles doivent « constituer une équipe paritaires de représentantes et représentants amenés à prendre la parole au nom de l’entreprise, en interne et en externe d’ici fin 2022. »
Et si elles ne respectent pas ce pacte ? …Rien. Un pacte n’est pas une loi. Contrairement à la loi Zimmermann de 2011 qui oblige les entreprises cotées à compter au moins 40 % de femmes dans leur CA sous peine de sanctions financières assez lourdes, contrairement à la loi Rixain adoptée en décembre 2021 qui promet des sanctions aux entreprises comptant peu de femmes dans leurs directions exécutives, ici pas de sanction pour les boy’s clubs… Un pacte n’engage que celui qui le signe. Et à peine plus de la moitié des entreprises l’ont signé.