Chronique de la solitude d’une jeune femme, « Le Ravissement » est aussi une réflexion originale et inédite sur le désir de maternité. Il a été primé dans la sélection de la Semaine de la Critique.
Le Festival de Cannes touche à sa fin et la Semaine de la critique a fait connaitre son palmarès. Le prix SACD (société des auteurs dramatiques) a récompensé Iris Kaltenbäck. Cette toute jeune réalisatrice a vu son premier film « Le ravissement » trouver ainsi un bel écho médiatique.
« Le Ravissement » suit deux jeunes amies depuis toujours, Lydia et Salomé, au moment où cette dernière a un bébé. Lydia, sage-femme de profession, accouche elle-même Salomé. Cette naissance va tout bouleverser, renvoyant son amie à sa solitude, à son propre déficit de la maternité et d’affection. Au delà de la chronique d’une amitié fusionnelle, le film prend des allures de thriller de plus en plus prenant au fur et à mesure des premiers mois de vie du bébé. C’est pourtant de la douceur et de la délicatesse qui se dégagent de cette histoire tirée d’un fait divers. Le personnage touchant de Lydia, jeune femme enfermée dans sa solitude, est un des plus beaux rôles de Hafzia Herzi. Cette comédienne révélée par Abtellatif Kechiche dans « La Graine et le Mulet », est devenue une réalisatrice à suivre avec « Tu mérites un amour » et « Bonne mère », deux films découverts aussi au festival de Cannes.
Ajoutons un détail qui a son importance : lors de la présentation officielle du film en salle Miramar, quelques membres de l’équipe du « Ravissement » portaient des T Shirts à l’effigie d’Amber Heard (ex compagne de Johnny Depp) en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak. La mobilisation contre les violences faites aux femmes surgit vraiment partout au cours de ce festival.
« Le Ravissement » de Iris Kaltenbäck (France, 1h31) avec Hafsia Herzi, Alexis Manenti, Nina Meurisse, Younès Boucif. Produit par MACT et Marianne, distribué par Diaphana. Cannes 2023, Semaine de la critique.