Le prix Alice Guy, qui récompense chaque année un film à financement majoritairement français, réalisé par une femme, a été remis à Lina Soualem un an après la sortie en salle de « Bye Bye Tibériade ».
Décerné en février, le Prix Alice Guy est un coup de projecteur médiatique sur des réalisatrices françaises. Une récompense particulièrement bienvenue notamment quand, comme cette année, aucune femme n’est nominée aux César du meilleur film ou de la meilleure réalisation. (Lire : César 2025 : où sont les réalisatrices ?)
« J’ai découvert Alice Guy en 2018 en même temps que le Prix qui porte son nom. C’est un honneur de le recevoir puisqu’il met en avant les femmes réalisatrices dans un univers et dans un moment où elles en ont tant besoin ! C’était déjà énorme d’être en lice à côté des réalisatrices finalistes dont j’ai admiré les films » s’enthousiasmait Lina Soualem en recevant son prix, un an après la sortie en salle de « Bye Bye Tibériade ».
Lina Soualem est la fille de deux grands comédiens : Zinedine Soualem d’origine algérienne et Hiam Abbass d’origine palestinienne. Elevée à Paris, quand Lina devient réalisatrice, elle choisit de partir sur la trace des souvenirs de sa famille, enrichis par les précieuses images vidéos de son père dans les années 90. Ainsi est né son premier film, « Leur Algérie » sur ses grands-parents exilés d’Algérie en Auvergne. Quatre ans plus tard, c’est avec sa mère que Lina dialogue. Quelle vocation mystérieuse a poussé Hiam Abbass à quitter son village pour devenir comédienne en Europe, elle qui ne connaissait rien au théâtre ou au cinéma ? Lina et Hiam nous accompagnent pour découvrir cette famille de femmes (la comédienne a sept sœurs) sur plusieurs générations. Entre images personnelles et archives historiques, notamment la Nakba l’exode palestinien de 1948, se dévoile l’exil comme destin commun et douloureux. Le paradis perdu de sa grand-mère maternelle, c’est Tibériade, le lac de Galilée. Ce documentaire passionnant résonne encore plus fort au cœur de la violence du conflit israélo-palestinien. Nominé aux César dans la catégorie meilleur documentaire, «Bye bye Tiberiade» est visible sur la plateforme Arte jusqu’en janvier 2026.
https://www.arte.tv/fr/videos/099738-000-A/bye-bye-tiberiade
Le prix Alice Guy c’est…
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Créé en 2018, le prix Alice-Guy récompense chaque année un film à financement majoritairement français réalisé par une femme. Son nom est un hommage à Alice Guy, la secrétaire de Léon Gaumont devenue la première réalisatrice de films, scénariste, productrice et directrice de studios dès 1906. Fondé par la journaliste Véronique Le Bris, ce prix pallie le manque avéré de femmes dans les palmarès de cinéma. Ce qui était encore le cas cette année sans nommée dans les catégories meilleur film et meilleure réalisation des César… Plus de 5000 personnes ont voté par Internet parmi une liste de 85 œuvres et déterminé 5 films, ensuite départagés par un jury de professionnels : Jean-Pierre Améris, scénariste et réalisateur, Michaël Mélinard, journaliste et critique, Pauline Seigland, productrice, Kaouther Ben Hania, scénariste et réalisatrice, Anna Mouglalis, actrice et Thomas Jolly, comédien et metteur en scène.
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