Au Medef ou à la télévision, ce sont des visages d’hommes qui apparaissent pour défendre les programmes des candidats aux élections législatives… Fort goût de retour en arrière.

Comme un air de retour aux fondamentaux du patriarcat. Ce jeudi matin les représentants des principaux partis dans la course aux législatives étaient conviés à présenter leur programme devant les organisations patronales… Et sur l’estrade, la seule femme était la journaliste qui posait des questions.
Chez les patrons
Patrick Martin, le patron du Medef a accueilli la manifestation, entouré de deux dirigeants d’autres organisations patronales invitantes. Puis se sont succédés Edouard Philippe pour Horizon, Éric Coquerel (LFI) et Boris Vallaud (PS) pour le Nouveau front populaire, Jordan Bardella et Eric Ciotti pour le Rassemblement national, Bruno le Maire pour Renaissance et Bruno Retailleau pour les Républicains.
A la télé
Dans les grands débats télévisés qui s’annoncent, seule Marine Tondelier, doit apparaître pour représenter le Nouveau front populaire sur BFMTV prochainement. La secrétaire Nationale du Parti les Verts, est la seule femme dirigeante d’une formation politique de la gauche rassemblée dans ce nouveau front.
Mais pour le grand débat de TF1, le 25 juin, trois hommes sont annoncés : Gabriel Attal pour Renaissance, Jordan Bardella pour le RN et Manuel Bompard pour le Nouveau Front populaire. Et le 27 juin sur France2, Olivier Faure pour le PS fera face aux deux mêmes représentants du RN et du parti présidentiel.
Impréparation…
Bien sûr, ces élections législatives sont organisées dans la précipitation et les partis vont au plus vite. Mais justement, cet épisode révèle l’impréparation du monde politique à la parité. Il confirme aussi l’avertissement de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
… et mépris
Beaucoup de partis politiques font chaque jour la démonstration du peu de cas qu’ils font de la parité. Il a encore fallu que les féministes se démènent pour tordre le bras aux dirigeants de LFI. Ceux-ci avaient décidé d’investir Adrien Quatennens, l’ex député condamné pour violences conjugales.
Côté Renaissance, ce n’est pas mieux, les dirigeants soutiennent l’ex-ministre Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol, ainsi que Jérôme Peyrat qui été condamné par la justice pour violences conjugales.
Et le sort qui a été réservé à la tête de liste du parti présidentiel lors de la campagne des Européenne restera longtemps gravé dans les mémoires.
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