Rémy et Sandra doivent recoucher avec chacun de leurs ex afin de pouvoir enfin avoir l’enfant qu’ils espèrent. Voici à la Semaine de la critique un film unique, bien qu’il soit signé de deux cinéastes, ou justement, parce qu’il est signé par deux cinéastes : Ann Sirot et Raphaël Balboni.
On doit à Ann Sirot et Raphaël Balboni « Une vie démente », sorti trop discrètement l’année dernière mais qui a été couronné de sept Magritte (les équivalents de nos César). Le nouveau film signé par ce couple de cinéastes belges hors normes, « Le syndrome des amours passées », confirme leur humour et leur imagination débridée.
Encore un film sur le couple ? Oui, mais sur un couple atteint d’un mystérieux syndrome que leur annonce le gynécologue qu’ils consultent parce qu’ils ne parviennent pas à avoir un enfant : la seule façon de sortir de leur destin stérile est que chacun recouche une fois avec tou.te.s ses ex.
A partir de cet postulat potache, les réalisateur.ice.s foncent dans la blague et dynamitent les clichés sur le couple et la sexualité. Ils ont en particulier une manière de mettre en scène les scènes de sexe avec une imagination et une gaieté contagieuses. Et puis, parce que toute bonne comédie cache aussi une réflexion plus profonde, c’est du renouveau du couple moderne qu’il est question. A travers la sexualité comme mode de communication mais aussi de domination de l’un sur l’autre… Non seulement Lucie Debay (Sandra) et Lazare Gousseau (Rémy) se trompent mais c’est pour le bien de leur couple et pour « faire famille » et ils en parlent chaque soir. Nous ne dévoilerons pas l’issue de cette thérapie polyamoureuse, qui aura eu en tous cas la grande joie de nous offrir un film qui mélange avec bonheur « male » et « female gaze ».
« Le syndrome des amours passées » de Ann Sirot et Raphaël Balboni, (Belgique, France, 1h23), avec Lucie Debay et Lazare Gousseau. Produit par Helicotronc et Tripode, distribué par KMBO. Cannes 2023, Semaine de la critique. Date de sortie à venir.