Celle qui devait devenir la première femme à entraîner un club de football professionnel a démissionné avant même le début de la saison. Parce qu’elle n’allait pas avoir les pouvoirs d’un entraîneur à part entière ?
Un buzz et puis s’en va. Son arrivée au Clermont Foot avait été annoncée en grandes pompes, début mai. La Portugaise Helena Costa allait devenir la première femme à entraîner un club de football professionnel en France. Mais lundi 23 juin, à l’heure de prendre officiellement ses fonctions, Helena Costa annonçait sa démission.
Si la nomination d’Helena Costa, en mai, avait suscité un flot de réactions positives, sa démission a occasionné une volée de commentaires sexistes sur Twitter, comme le remarque le blog Gi Aldri Opp. |
La raison ? Elle reste mystérieuse. En conférence de presse, mardi matin, Helena Costa est restée évasive – un exercice de communication désastreux, de l’avis général. Son agent Sonia Souid se dit « en colère ».
Mais la principale hypothèse rejoint ce que Les Nouvelles NEWS remarquaient début mai : tout en annonçant l’arrivée d’Helena Costa, le club annonçait que son directeur technique Olivier Chavanon serait « amené à être plus présent dans le domaine sportif. » En somme, Helena Costa n’allait pas disposer de toutes les prérogatives d’un entraîneur.
Selon le quotidien portugais Expresso, sa démission est ainsi due au fait qu’elle n’a pas eu de droit de regard sur les transferts, ni sur le calendrier des matchs amicaux. « Selon des indiscrétions, Helena Costa avait posé un ultimatum [au président du club Claude Michy], c’était elle ou le directeur sportif Chavanon. Elle a perdu », commente un journaliste spécialisé.
Helena Costa a-t-elle craint d’être surtout une femme entraîneure pour la galerie ? Un peu à l’image de ce qu’a déjà connu le handball : en avril, l’équipe masculine de Dijon faisait appel à la roumaine Helena Groposila au poste d’entraîneur. Une femme sur le banc d’une équipe masculine, une première dans le handball pro… si ce n’est qu’il s’agissait surtout d’un tour de passe-passe. En effet le club, pour satisfaire aux règles de la Ligue, devait obligatoirement se doter d’un entraîneur diplômé. Helena Groposila n’aura ainsi été qu’un prête-nom, la gestion de l’équipe restant entre les mains de son adjoint.