Partout dans le monde, les jeunes femmes diplômées des grandes écoles de commerce et d’ingénieur·e·s attendent un salaire inférieur à celui des jeunes hommes.
« Quel salaire pensez-vous percevoir dans votre premier poste après obtention de votre diplôme ? » C’est la question qu’a posée le cabinet de ressources humaines Universum à plus de 530 000 diplômé·e·s d’écoles de commerce et d’ingénieur·e·s de 29 pays différents, pour son étude The Global Cost of Talent 2107.
Ce qui ressort de façon flagrante est la différence d’attente entre hommes et femmes dans tous les pays. Et toujours dans le même sens : elles demandent moins qu’eux !
Les étudiantes des écoles de commerce – pourtant formées pour négocier – affichent un écart plus grand avec les hommes que les futures ingénieures. En France, au sortir de leur école de commerce, les jeunes hommes espèrent gagner 34 346 euros brut par an (hors primes et bonus) tandis que les jeunes femmes semblent se contenter de 31 042 euros. Soit 3 304 euros de moins ! Chez les ingénieurs, ils s’attendent à 34 329 euros, elles tablent sur 31 608 euros, soit un écart de 2 721 euros.
Quels sont les pays les mieux lotis ? La Malaisie, la Suède et le Canada enregistrent les écarts les plus faibles pour les écoles de commerce. Et pour les écoles d’ingénieur : la Suède, la Malaisie et Singapour Pour les pays les moins bien lotis : la Russie, l’Inde et l’Espagne pour les commerciaux ; et les Pays-Bas le Canada et l’Indonésie pour la filière ingénieurs. L’étude n’explique pas pourquoi le Canada se trouve dans le peloton de tête d’un côté et du côté des perdants de l’autre.
Puisqu’elles demandent moins il est plus que probable qu’elles obtiendront moins que leurs camarades. Toujours ce fameux complexe de la bonne élève, ou complexe de Cendrillon. Les garçons sont formatés pour conquérir, les filles pour être désirées. Elles travaillent bien et attendent d’être récompensées… On ne le répètera jamais assez : on obtient plus facilement ce que l’on demande que ce que l’on mérite !
Ces écarts de salaires dès le départ ont des conséquences délétères. Pour les jeunes femmes qui gagnent moins que leurs homologues, les inégalités de salaire seront difficiles à résorber et s’accompagneront d’inégalités de trajectoires professionnelles. Mais aussi pour les jeunes filles qui espèrent intégrer des écoles de commerce. Le classement mondial de ces écoles étant indexé sur les premiers salaires des jeunes diplômé·e·s, elles auraient tendance à intégrer moins de filles pour ne pas dégringoler…
Le serpent se mord la queue. Peut-être faudrait-il que ces grandes écoles accompagnent davantage les filles pour qu’elles négocient ou, comme le suggère Universum, que les entreprises fixent des grilles de salaire et comblent les inégalités. Vaste programme !
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