
© UN Women. La directrice exécutive d’ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka et Geena Davis, le 22 septembre 2014
Dans les films, les femmes ne représentent que 30% des personnages à texte. Elles sont deux fois moins en situation de travail que dans la vie réelle. Ce sont quelques-uns des constats de la première étude mondiale sur les femmes au cinéma.
« Une discrimination profonde des femmes et des filles par l’industrie cinématographique internationale et une omniprésence des stéréotypes. » C’est la conclusion que tire ONU Femmes de la première étude mondiale sur les personnages féminins dans les films, « Gender bias without borders », dévoilée lundi 22 septembre.
L’étude devait à l’origine porter sur les films « familiaux », elle concerne finalement les films « populaires ». Stacy L. Smith et son équipe de l’University of Southern California ont analysé 120 films qui ont fait le plus d’entrée dans les 10 pays les plus consommateurs de cinéma (Allemagne, Australie, Brésil, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Inde, Japon, Russie, Royaume-Uni).
Au final, les chiffres sont relativement similaires à ceux que Stacy Smith a l’habitude de constater sur les seuls films U.S (Lire : Moins visibles sauf nues, au cinéma). Parmi ces observations :
Moins d’un tiers des personnages à texte sont des femmes (30,9%). Moins d’un quart des films (23%) ont une femme comme personnage principal.
Parmi les personnages qui occupent un métier, moins d’un sur 4 est une femme (22,5%), alors que dans le monde réel les femmes travaillent presque autant que les hommes.
Pire : aux postes de pouvoir les femmes sont « une espèce menacée ». Pour 15 juges ou avocats, il y a 14 hommes. Dans des rôles liées aux nouvelles technologies, on compte une femme pour 7 hommes. Le monde du sport, dans les films étudiés, ne compte que 5 personnages féminins, contre 117 hommes.
Autre constat : « Quel que soit le pays, l’accent est mis sur l’apparence ». Les femmes et les filles sont deux fois plus susceptibles que les hommes de porter des tenues sexy, ou d’être maigres ou dénudées (partiellement ou totalement). Et les commentaires sur l’apparence sont 5 fois plus fréquents à l’égard des personnes féminins que masculins.
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« Le fait est que les femmes sont largement sous-représentées dans presque tous les secteurs de la société à travers le monde, et pas seulement à l’écran ; mais en général nous ne sommes tout simplement pas conscients de l’ampleur du phénomène. Et les images des médias exercent une influence puissante sur la création et la perpétuation de nos préjugés inconscients. A l’inverse, les images des médias peuvent aussi avoir une influence très positive sur nos perceptions. En l’espace d’un film, nous pouvons modifier l’avenir », commente l’actrice Geena Davis. L’Institut sur le genre dans les médias qu’elle a créé, et qui porte son nom, est avec ONU Femmes partenaire de cette étude.
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