
Photo Campaña Nacional por el Derecho al Aborto Legal, Seguro y Gratuito. Manifestation du 19 février 2018
Le parlement argentin va examiner une proposition de loi sur la légalisation de l’avortement sans conditions. Le vote est loin d’être acquis, mais c’est une première victoire pour les militantes du droit à l’avortement.
Le débat sur la légalisation de l’avortement est ouvert en Argentine. Le président de droite Mauricio Macri a créé la surprise, lundi 26 février, en donnant son feu vert à un débat parlementaire.
En Argentine, l’avortement n’est aujourd’hui autorisé qu’en cas de viol ou de risque pour la santé de la mère. Depuis des années, des militant·e·s réclament le droit à l’avortement sans conditions jusqu’à 14 semaines de grossesse. Un texte de loi, à l’initiative d’une coalition d’associations, la Campagne nationale pour le droit à l’avortent sûr, légal et gratuit , attend d’être examiné depuis deux ans.
Ces derniers jours, la coalition a relancé la mobilisation. Le 19 février encore, à son appel, des milliers d’Argentines manifestaient devant le Congrès pour « L’avortement légal, maintenant », en arborant du vert, couleur du mouvement
L’examen parlementaire devrait durer plusieurs mois. Et qu’il aboutisse à la légalisation de l’IVG est loin d’être acquis. Mauricio Macri y est lui-même opposé, de même que ses principaux ministres. Mais que le chef de l’Etat permette au débat d’avoir lieu, en évoquant la « liberté de conscience » des parlementaires, est déjà un premier succès pour les militant·e·s du droit à l’avortement.
La Campagne nationale pour le droit à l’avortent sûr, légal et gratuit estime que 500 000 Argentines avortent illégalement chaque année, et une centaine d’entre elles en meurent. Elle met en avant l’exemple d’un pays voisin : l’Urugay a légalisé l’IVG en 2012, ce qui a permis une baisse de la mortalité maternelle, sans que le nombre d’avortements augmente.
En 2017 c’est un autre voisin de l’Argentine, le Chili, qui avait fait un pas en avant, après deux ans et demi de débat. Alors que l’avortement y était interdit en toutes circonstances, il y est désormais autorisé sous trois conditions : en cas de risque pour la vie de la mère ; de malformations du fœtus incompatibles avec la vie extra-utérine ; ou lorsque la grossesse est la conséquence d’un viol.