À l’approche des élections en Allemagne, la montée de l’extrême droite indigne le mouvement des “mamies contre l’extrême droite“. Elles sont des dizaines de milliers dans le pays à se mobiliser pour avertir la jeunesse des dangers des idées de ce parti.

À quelques jours des élections fédérales en Allemagne, les manifestations se multiplient. Des centaines de milliers de personnes, inquiètes du score que pourrait atteindre le parti d’extrême droite AfD (Aternative pour l’Allemagne), se sont rassemblées. Dans le cortège, des manifestantes se démarquent : les « Omas gegen Rechts ». Traduction : le mouvement des “mamies contre l’extrême droite“.
La résistance n’a pas d’âge
Ces militantes allemandes ont entre 50 ans et 90 ans. Elles arborent des bonnets multicolores et brandissent des pancartes où l’on peut lire : Omas gegen Rechts. Leur mission ? Protéger la démocratie, défendre la diversité et la tolérance et informer les générations futures de la menace de l’extrême droite.
Sur le site internet de l’association, elles détaillent leur engagement : « Nous nous engageons contre les mouvements populistes de droite, contre l’exclusion des personnes issues de l’immigration, contre toute forme de stigmatisation, contre toutes les formes de violence ». Elles précisent aussi qu’elles sont indépendantes de tout parti politique.
Alors que le parti de l’AfD est crédité de 21 % dans les derniers sondages, la montée de l’extrême droite en Allemagne inquiète. « Le danger qui pèse sur notre démocratie est en effet grand ; certaines choses rappellent beaucoup 1933. Il ne faut pas dormir dans une démocratie, sinon on se réveille dans une dictature », explique Jutta Shaikh, 74 ans et co-présidente du mouvement, citée par le média allemand Frankfurter Rundschau. Porteuses d’une mémoire, la leur ou celle de leurs parents qui ont vécu sous le Troisième Reich, ces femmes se mobilisent pour « préserver un Etat constitutionnel libre pour [leurs] enfants et [leurs] petits-enfants », insiste la co-présidente.
Un mouvement organisé et transfrontalier
À l’origine, les Omas gegen Rechts n’est pas un mouvement allemand. C’est à Vienne en Autriche, sous l’impulsion de la journaliste Susanne Scholl et la théologienne et psychothérapeute Monika Salzer, que les premières « mamies » se regroupent en 2017. L’élément déclencheur ? La coalition entre le gouvernement conservateur du chancelier Sebastian Kurz (ÖVP) et le parti nationaliste d’extrême droite FPÖ.
La mobilisation des autrichiennes inspire les “mamies“ allemandes après que l’AfD obtient des sièges au Parlement allemand en 2018. Depuis, elles sont des dizaines de milliers à travers le pays : 30 000, réparties en 200 groupes dans toute l’Allemagne, précise Jutta Shaikh. Et le mouvement continue de grandir puisque 100 nouveaux groupes ont récemment vu le jour.
La mobilisation des mamies allemandes inspirera-t-elle les Françaises ? Ce qui est sûr c’est que l’extrême droite ne cesse de gagner du terrain en France…
À lire dans Les Nouvelles News :
Les « aînées suisses » pour le climat devant la CEDH. Historique !
CES FRONTS FÉMINISTES QUI FONT FACE À L’EXTRÊME DROITE ET AU PATRIARCAT
CES FEMMES QUI ONT RÉUSSI LA MOBILISATION À GAUCHE
APPELS FÉMINISTES À FAIRE BARRAGE CONTRE L’EXTRÊME DROITE
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES : LES FÉMINISTES EN ALERTE MAXIMALE
CONTRE LA HAINE SEXISTE, ANTISÉMITE, RACISTE, DES FORCES PEU ENTENDUES
LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR PARTAGE LE COMBAT DU GROUPE D’EXTRÊME DROITE NÉMÉSIS