Ahou Daryaei a eu un geste héroïque pour la liberté des femmes en Iran. Elle est en grand danger. Parler d’elle, c’est la protéger.
« Dites son nom pour la célébrer et la protéger » ! Partout sur les réseaux sociaux fleurissent ces appels. Avec différents mots-dièse #AhouDaryaei #womenlifefreedom #femmesvieliberté #iran
Ahou Daryaei est une étudiante en littérature Française à l’université d’Azad de Téhéran. Samedi dernier, la « police des mœurs » d’Iran l’a empêché de rentrer dans l’enceinte de son université à cause d’un voile qu’elle aurait mal porté. Un tissu noir devant couvrir la tête, le front, le menton et la poitrine, obligatoire dans les universités selon cette « police des mœurs. »
Ahou Daryaei s’est opposée à cette police qui, en l’agressant, a déchiré ses vêtements. Et elle a décidé de retirer ses vêtements. En signe de protestation, elle a « transformé son corps en manifestation » selon les mots de la journaliste Masih Alinejad. Elle a alors marché en sous-vêtements devant l’université cheveux longs au vent puis s’est assise devant le campus. La scène filmée de loin a été mise en ligne sur les réseaux sociaux.
Que s’est-il passé ensuite ? Le journaliste franco-iranien Armin Arefi, écrit qu’Ahou Daryaei aurait été conduite par « les services de renseignement des gardiens de la révolution dans l’hôpital psychiatrique ‘Iran’, situé dans l’ouest de Téhéran.» Elle aurait été frappée à la tête, ce qui aurait provoqué une hémorragie.
Manipulations
Mais les médias d’État iraniens parlent d’acte de « terrorisme » quand le reste du monde célèbre le courage de l’étudiante iranienne. Ils la présentant comme « déséquilibrée ». Le directeur des relations publiques de l’Université aurait même déclaré qu’Ahou Daryaie était victime de « troubles mentaux » et d’une « grave détresse psychologique ». Décréter qu’une femme est folle quand elle refuse une privation de liberté est une manipulation classique.
« Femmes, vie, liberté »… La liste des Iraniennes défendant la liberté des femmes au péril de leur vie s’allonge. On se souvient bien sûr de Mahsa Amini.
Lire : Iran : manifestations contre la police des mœurs après la mort de Mahsa Amini
La vidéo a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. Mais aussi cette question : « que pouvons-nous faire ? »… «Dites son nom» répond une image, virale elle aussi, sur les réseaux sociaux. Parlez-en. C’est le seul moyen, pour les simples citoyen.nes d’appeler les gouvernants de la communauté internationale à combattre les dictateurs qui enferment les femmes. De nombreux soutiens rappellent que le silence est complice.
un rassemblement est organisé mardi 5 novembre à 17h Place du Panthéon à Paris, l’appel a été lancé sur un blog de Mediapart
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