La parité au festival de Cannes ? On en est encore loin ! Avec cette 77e édition, la part des réalisatrices en lice pour la Palme d’Or est même encore plus faible que l’an dernier avec des zéros pointés dans certaines catégories.
Très attendu par les amoureux·ses du 7e art, le Festival de Cannes se déroulera cette année du 14 au 25 mai. Mais alors que nous nous réjouissions l’an dernier de la petite avancée en terme de présence féminine en compétition (lire : CANNES 2023 : UNE ÉDITION TRÈS FÉMININE), l’édition 2024 marque un retour en arrière dans cette progression vers la parité.
21% de réalisatrices en Sélection officielle
Pour l’instant, sur les 19 films annoncés en compétition à Cannes, seuls 4 sont réalisés par des femmes, soit un total de 21% contre 27% en 2023. Parmi les réalisatrices présentes dans cette catégorie, deux françaises : Coralie Fargeat et Agathe Riedinger.
Deux catégories se distinguent quant à elles par l’absence totale de femmes cinéastes dans leurs sélections. 0/4 dans la catégorie Hors Compétition et 0/6 pour Cannes Première…
La bonne nouvelle à retenir se trouve du côté des premiers films où les réalisatrices sont légèrement majoritaires. En effet, sur les 7 premiers films présentés à Cannes cette année, 4 ont été réalisés par des femmes et 3 par des hommes.
Compétition
Après son premier long métrage Revenge (2017), la cinéaste – mais aussi membre du collectif 50/50 – Coralie Fargeat présentera The Substance, un “body horror” féministe avec l’actrice Demi Moore. De son côté, Agathe Riedinger présentera son premier long métrage intitulé Diamant Brut : l’histoire d’une jeune fille qui se présente au casting d’une émission de télé-réalité répondant au nom de “Miracle Island”, avec Andrea Bescond et Malou Khezibi au casting.
La britannique Andrea Arnold, plusieurs fois membre du jury au Festival et récompensée par trois fois du prix du jury pour Red Road, Fish Tank et American Honey, fait son grand retour à Cannes. Elle revient avec le très attendu Bird, l’histoire d’une jeune fille vivant avec son frère et son père dans un squat dans la banlieue nord du Kent. Livrée à elle-même, la jeune adolescente part en quête d’attention et d’aventure ailleurs.
De son côté, la cinéaste indienne Payal Kapadia présentera All We Imagine as Light, un drame mettant en scène deux femmes, confrontées à leurs désirs dans une forêt tropicale mystique à Bombay. Ce n’est pas non plus sa première fois sur la Croisette puisqu’elle avait reçu en 2021 l’Oeil d’Or pour Toute une nuit sans savoir qui récompense chaque année, depuis 2015, un documentaire présenté dans les sélections officielles du Festival.
Un certain regard
La catégorie Un certain regard fait un petit peu mieux avec 5 films de femmes sur les 15 cinéastes sélectionné·es, soit un total de 33% comme l’indique le collectif 50/50 dans ses statistiques sur cette édition cannoise. Parmi ces cinéastes, on retrouve la française Louise Courvoisier avec Vingt-deux !, la franco-suisse Laetitia Dosh avec Le procès du chien, la franco-grecque Ariane Labed avec September Says, la zambienne Rungano Nyoni avec On becoming a Guinea Fowl et l’indienne Sandhya Suri avec avec Santosh.
Séances de minuit
Noémie Merlant se retrouve bien seule dans cette catégorie… Seule femme et seule française, elle présentera Les femmes au balcon, son deuxième long métrage. Sa présence représente ainsi un pourcentage de 25% de réalisatrices dans cette catégorie. Face à elle, trois hommes : le réalisateur chinois Soi Cheang, le sud-coréen Ryoo Seung-wan et l’irlandais Lorcan Finnegan.
Séances spéciales
Avec un total de 40% de réalisatrices, la catégorie Séances spéciales remporte la Palme de la meilleure catégorie en matière de présence féminine. Sur 5 films présentés, 2 sont le fruit de réalisatrices : toutes deux françaises. Seront donc présentés en Séances spéciales Apprendre de Claire Simon et La belle de Gaza de Yolande Zauberman.
Des réalisatrices guère plus présentes dans les autres sélections
Du côté des autres sélections du Festival, ce n’est pas mieux. Le collectif 50/50 a fait les calculs et la parité est encore loin d’être gagnée. Pire, elle recule ! Au total, toutes sélections confondues, les réalisatrices représentent ainsi 27% de la programmation cannoise, soit 4% de moins que l’an passé.
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