Du 24 au 26 mars, on fête le printemps du cinéma partout en France. Durant ces trois jours, le public pourra bénéficier d’un tarif de 5€ pour tous les films. A cette occasion, voici quelques films que nous vous recommandons.
Documentaires ou fictions (comédies, drames), voici notre sélection de quelques films féministes pour profiter pleinement du printemps du cinéma.
A la fin de l’article, vous trouverez aussi des titres de films pas encore sortis mais que nous attendons avec beaucoup de curiosité !
Et pour plus d’infos ciné, vous pouvez consulter notre rubrique cinéma ici.
IL RESTE ENCORE DEMAIN
Voici LE film qui a fait exploser le box-office italien allant même jusqu’à détrôner « Barbie ». Dans « Il reste encore demain » Paola Cortellesi nous entraîne à Rome à la fin des années 40 où vit Delia, femme mariée et mère de trois enfants, qui va tout faire pour se construire un avenir meilleur. Filmé en noir et blanc, ce long métrage féministe résonne grandement avec notre actualité contemporaine.
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SMOKE SAUNA SISTERHOOD
Premier long métrage documentaire pour Anna Hints qui nous plonge dans l’intimité des saunas sacrés d’Estonie. « Smoke Sauna Sisterhood » c’est la rencontre de femmes qui se livrent dans l’anonymat obscur des saunas. Un lieu à part où la nudité invite aux confidences. Agressions, orientation sexuelle, maternité, libido, deuils… elles racontent sans concession, et entourées de bienveillance, ce qu’elles tairaient ailleurs.
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LA NOUVELLE FEMME
Librement inspiré de la vie de Maria Montessori, ce long métrage franco-italien met en lumière deux femmes obligées de se battre pour exister dans un monde d’hommes. La réalisatrice Léa Todorov nous offre avec « La Nouvelle Femme » un bel exemple de sororité au début du XXe siècle.
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TIGER STRIPES
Amanda Nell Eu nous régale d’un film plein d’humour et d’originalité avec une jeune fille qui se transforme en tigresse avec l’arrivée de ses règles. La jeune héroïne bouleverse ainsi son école, sa famille, son camp scout avant de découvrir la liberté en solitaire dans la jungle. Sans compter un combat contre un exorciste venu retirer le mal de la jeune fille. Ce premier film inclassable et détonnant a remporté le Grand prix du jury à la Semaine de la Critique à Cannes.
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INCHALLAH UN FILS
Sorti en salles le 6 mars dernier, ce premier long métrage du réalisateur Amjad Al Racheed nous entraîne en Jordanie. A travers le personnage de Nawa, jeuve veuve et mère d’une petite fille, il dénonce les injustices auxquelles sont confrontées les femmes dans une société patriarcale et misogyne.
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LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES
Par le biais d’un dispositif inventif, la cinéaste Asmae El Moudir ouvre la mémoire de ses proches. Son documentaire puissant montre que la jeune génération peut lever la chape de silence qui pèse sur nombre de familles marocaines. La réussite de ce premier film réside dans l’accueil des parents et voisins de la cinéaste qui acceptent de jouer le jeu de sa thérapie par l’image.
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UNE FAMILLE
Ce documentaire nous ouvre les yeux sur l’inceste, de manière brutale et nécessaire. Seule l’écrivaine Christine Angot pouvait réaliser ce film. Elle qui a été violée par son père depuis ses 13 ans, elle qui l’a raconté dans L’inceste en 1999, Un amour impossible en 2015, et à nouveau dans Voyage dans l’Est en 2021, elle dont la parole a été cent fois remise en cause, y compris par ses proches. L’horreur d’un inceste a des répercussions violentes sur tous les membres de la famille, qui souvent se réfugient dans le silence. L’écrivaine est donc partie avec une caméra confronter ses proches, en premier lieu la veuve de son père dont elle force la porte. Ce film forcément dérangeant, ne répare pas la douleur, il la partage avec nous, spectateurs, et par rebond avec toute notre société. Une libération de la parole puissante et politique. Bande-annonce.
BYE BYE TIBÉRIADE
Lina Soualem est la fille de deux comédiens, lui d’origine algérienne, elle palestinienne. Après avoir réalisé un film sur son père, Zinedine Soualem, elle documente la mémoire de sa mère. A vingt ans Hiam Abbass a quitté son village pour devenir comédienne en Europe, elle qui ne connaissait rien au théâtre ou au cinéma. Lina et Hiam, qui a sept sœurs, nous
accompagnent dans le passé de cette famille de femmes, sur plusieurs générations. Entre images familiales et archives historiques, se dévoile l’exil comme destin commun et douloureux. Leur paradis perdu, c’est Tibériade, lac de Galilée. Ce documentaire passionnant résonne encore plus fort avec le conflit israëlo-palestinien et les événements de Gaza. Bande-annonce.
HLM PUSSY
Trois adolescentes inséparables postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront alors choisir entre sauver leur amitié ou céder face au pressions… Réalisé par Nora El Hourch, « HLM Pussy » est un film qui renverse les clichés et aborde les questions féministes adaptées à la réalité des quartiers populaires. Bande-annonce.
SCANDALEUSEMENT VÔTRE
Inspirée de faits réels, cette comédie de Thea Sharrock nous emmène dans la petite ville britannique de Littlehampton, en 1920, où les habitant·es reçoivent des lettres anonymes injurieuses. L’officière de police, rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête. Elles pensent que quelque chose cloche et que la voisine soupçonnée pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque… Olivia Colman et Jessie Buckley forment un remarquable duo. Bande-annonce.
ANATOMIE D’UNE CHUTE
Certains cinémas projettent encore le multi-primé « Anatomie d’une chute ». Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le voir ou si vous avez tout simplement envie de le revoir sur grand écran, c’est le moment !
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Prochainement au cinéma
O CORNO, UNE HISTOIRE DE FEMMES de Jaione Camborda (Espagne). Avec Janet Novás, Julia Gomez et Nuria Lestegás. Sortie le 27 mars.
1971, Espagne franquiste. Dans la campagne galicienne, María assiste les femmes qui accouchent et plus occasionnellement celles qui ne veulent pas avoir d’enfant. Après avoir tenté d’aider une jeune femme, elle est contrainte de fuir le pays en laissant tout derrière elle. Au cours de son périlleux voyage au Portugal, María rencontre la solidarité féminine. Et se rend compte qu’elle n’est pas seule et qu’elle pourrait enfin retrouver sa liberté… Bande-annonce.
APOLONIA APOLONIA, documentaire de Lea Glob (Danemark). Sortie le 27 mars.
Une jeune réalisatrice danoise part filmer une Française de son âge, Apolonia Sokol, grandie dans un théâtre (le Lavoir Moderne à Paris) et qui rêve de devenir artiste peintre. Cette rencontre ne devait être qu’un film d’école mais s’est transformée en une aventure au long cours. Lea filme Apolonia pendant 13 ans et peu à peu s’invite aussi devant la caméra. Très vite surgit une troisième jeune femme, artiste et militante Femen russe, Oksana Chatchko : exilée à Paris, elle est devenue une amie proche d’Apolonia avant de connaitre un destin tragique. Ce documentaire, bien plus riche que le seul portrait d’une jeune artiste peintre, nous ouvre sur le destin de trois jeunes femmes contemporaines et déterminées. Bande-annonce.
QUITTER LA NUIT de Delphine Girard (Belgique). Avec Selma Alaoui, Veerle Baetens et Guillaume Duhesme. Sortie le 10 avril.
Une nuit, depuis une voiture, une femme fait croire à l’homme qui conduit qu’elle appelle sa sœur. Mais c’est en réalité la police qu’elle a au bout du fil, sans pouvoir expliquer librement ce qui lui arrive. Au bout du fil, la policière essaie de comprendre la situation afin de lui venir en aide. Cette séquence du film était initialement un court métrage intitulé « Une soeur ». Avec Quitter la nuit Delphine Girard développe l’intrigue de celui-ci et questionne l’après d’une agression. Elle nous entraîne dans le quotidien de chacune de ces trois personnes, désormais liées à cette nuit d’angoisse. C’est aussi une façon pour elle de questionner l’après d’une agression. Que se passe-t-il pour la victime ? pour l’agresseur ? mais aussi pour cette policière qui ne peut tirer un trait sur la détresse de cette femme qu’elle n’a pourtant jamais vue. Bande-annonce.
ROSALIE de Stéphanie Di Giusto (France-Belgique). Avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel et Benjamin Biolay. Sortie le 10 avril.
Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 qui cache un secret. Depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle avait toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où, pour faire revenir les clients dans le bar de son mari, elle décide de se montrer telle qu’elle est et laisse alors pousser sa barbe… Inspiré de la vie de Clémentine Delait, célèbre femme à barbe française du début du XXe siècle, Rosalie a été présenté dans la catégorie « Un certain regard » au festival de Cannes 2023. Bande-annonce.