Le gouvernement vient d’annoncer une hausse des salaires des professionnel.les de la petite enfance, financée à deux tiers par la CNAF. Une bonne nouvelle pour la profession qui souffre depuis plusieurs années de conditions de travail difficiles et d’une pénurie de personnel.

2024 serait-elle l’année de la reconnaissance tant attendue par les professionnel.les de la petite enfance ? Après avoir été malmené ces dernières années – salaires peu attractifs, mauvaises conditions de travail, manque de personnel…, le secteur va voir les salaires augmenter de 100 à 150€ net en moyenne par mois. Cette annonce fait suite à une disposition d’accompagnement engagée par le gouvernement, comme le révèle un communiqué rendu public le mardi 6 mars. Le but ? « Améliorer l’offre d’accueil en matière de petite enfance et (agir) sur l’attractivité des métiers » comme l’indique le document dévoilé par Catherine Vautrin, ministre du Travail, et Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance.
Le secteur des professionnels de la petite enfance fait face à un manque d'attractivité. Pourtant, leur travail est essentiel.
— Catherine Vautrin (@CaVautrin) March 5, 2024
Avec @sarahelhairy, nous revalorisons leurs salaires de 150€ nets en moyenne par mois.
Cette augmentation est juste et nécessaire. pic.twitter.com/jx8T3i6Lx0
Ce dispositif intervient dans un contexte de crise du secteur de la petite enfance. En France, les places en crèches sont de plus en plus rares, la pénurie des professionnel.les ne faiblit pas et les assistantes maternelles sont beaucoup moins nombreuses en raison d’un départ massif à la retraite. Selon une étude menée par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) en 2022, près de la moitié des crèches collectives déclarent un manque de personnel auprès des enfants. Pour faire face à cette crise, le gouvernement ouvre « la possibilité pour les employeurs d’augmenter les salaires de 150 euros net mensuels et l’Etat les y encourage en prenant à sa charge, par la CNAF, précise le communiqué, avant d’ajouter : L’accompagnement financier couvrira à hauteur de 66 % des augmentations comprises en moyenne entre 100 et 150 euros net par mois ». Cette hausse de salaire doit être votée par le conseil d’administration de la CNAF. Selon le ministère du Travail, ce sont tous les personnels en contact avec les enfants et les dirigeants des crèches qui bénéficieront de ce dispositif, soit plus de 150 000 professionnel.les.
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Toutefois, les attentes des professionnel.les demeurent importantes. Sur X, le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance déplore une application difficile des mesures annoncées :
Quand ? Comment ?
— SNPPE (@SnppeFr) March 5, 2024
Dans la CCN Alisfa, la mise en œuvre déjà effective au 1er janvier n'est pas possible, faute de financement, et les pros voient leurs postes dévalués.
Dans la FPT, avec le RIFSEEP, même l'@l_amf indique à @AssembleeNat qu'il n'y a pas les moyens nécessaires.
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En effet, depuis le 1er janvier, Alisfa, principale branche du secteur de la petite enfance a engagé des hausses de salaires et 40 à 45 % des personnels de la petite enfance en auraient déjà bénéficié selon le communiqué du ministère du Travail. Par ailleurs, le ministère des Solidarités et des Familles précise qu’après des négociations sociales et délibération des conseils municipaux, les autres branches du secteur et les collectivités devraient elles aussi mettre en place une revalorisation financière des métiers de la petite enfance d’ici la fin de l’année 2024.