Il y a quelques semaines, un de nos lecteurs, Pierre Charpentier, nous faisait partager son exaspération : « J'ai envoyé un mail à France télévision, en l'occurrence pour l'émission « C Dans l'air » de France 5 afin de signaler le cas suivant : depuis 1 mois, soit 20 émissions, 1 seule femme a fait partie des intervenants invités, soit 1 sur 80. Je leur ai demandé si le service public pensait que les femmes étaient trop incompétentes pour participer à cette émission. »
Il vient de nous adresser la réponse de France 5 : « Les équipes de rédaction en charge des magazines politiques ou d’actualités ont le souci de rechercher les personnalités les plus compétentes - homme comme femme - pour vous offrir les analyses les plus pertinentes. Il ne saurait évidemment y avoir dans cette démarche une quelconque approche sexiste ou discriminante. J'attire votre attention sur le fait que quotidiennement de nombreuses femmes politiques, journalistes, chroniqueuses, écrivains... sont invitées dans les émissions (pas uniquement politiques) de la chaîne. »
Traduction : « Elles sont vraiment trop nouilles, il n’y a pas de femmes parmi les personnalités "compétentes" et "pertinentes". Ce n’est pas de la discrimination - on vous le dit au cas où vous seriez tentés de le déduire. Prière de nous croire sur parole, pour ce qui est des preuves on est légers. Les femmes, vous les voyez assez ailleurs, dans les magazines de mode, de vie quotidienne, de cuisine, de maternité, alors lâchez-nous ! »
Cet art subtil de remettre les femmes à « leur » place ! Merci Pierre de nous avoir fait partager ce grand moment d’hypocrisie. Nos amies de Vox femina ont du pain sur la planche.
Olympe vient de décerner pour la troisième fois l’épididyme d’or à Yves Calvi qui anime cette émission. Une telle constance ne peut pas être le fruit du hasard. L'épididyme, explique Olympe, est « une partie du système reproducteur de l'homme. C'est un petit organe accolé au testicule contenant un tube glandulaire pelotonné transportant les spermatozoïdes ». Le prix est décerné chaque mois à un média ou une manifestation ayant dépassé le taux admissible de testostérone.
C'est par ailleurs l'un des constats de la quatrième édition du Projet mondial de monitorage des médias (GMMP), que nous rapportions en septembre : à l'échelle mondiale, seuls 20% des experts intervenant dans les médias sont des femmes. A l'échelle française, le GMMP relevait également que les femmes « restent peu sollicitées comme expertes (22%) et sont rarement porte-paroles (25%) ... alors qu’elles constituent plus d’un tiers des chercheurs du secteur public ».
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