Indice de Gini, pauvreté monétaire : les indicateurs ont atteint de nouveaux records en 2011. Pour le pire.
Les inégalités ont continué de se creuser en France en 2011. Le rapport entre la masse de niveau de vie détenue par les 20% les plus modestes et celle des 20% plus aisés a encore progressé. Ce rapport est passé de 4,1 en 1996 à un nouveau record de 4,6 en 2011. Une hausse ininterrompue en 15 ans.
C’est ce que relève l’INSEE dans son enquête sur les niveaux de vie en 2011, publiée vendredi 13 septembre.
Autre outil de mesure des inégalités : l’indice de Gini augmente fortement. Déjà en 2010, ce marqueur reconnu (plus il est élevé, plus il témoigne d’inégalités) avait atteint son pire niveau depuis la fin des années 1980. L’INSEE a légèrement changé ses modes de calcul et l’a d’abord revu à la hausse pour 2010 – à 0,303. Et l’indice a encore empiré en 2011, pour s’élever à 0,306.
(Voir aussi, pour l’année 2010 : La hausse des inégalités se confirme)
Le taux de pauvreté monétaire continue d’augmenter, pour s’élever à 14,3 % de la population (contre 13,5 en 2009) : il atteint son plus haut niveau depuis 1997. « Cette hausse est la troisième consécutive, même si elle est plus modérée que celles enregistrées lors des deux années précédentes », note l’INSEE. Ce sont 8,7 millions de personnes en France qui vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 977 euros par mois ; la moitié d’entre elles vivent avec moins de 790 euros par mois.
« Cette poursuite des inégalités est en partie due à l’augmentation des disparités salariales », note l’INSEE : les bas salaires ont stagné tandis que les plus élevés ont davantage progressé. Les 10% les plus aisés ont aussi profité de la progression des revenus du patrimoine.
L’institut statistique observe également que la pauvreté s’accroît davantage parmi les chômeurs et les jeunes âgés de 18 à 29 ans. Principale explication : « l’augmentation des durées de chômage et des conditions d’emplois moins favorables ».