D’ici la fin de l’année, la France pourrait, comme la Suède l’a initié en 1999, punir les clients de prostitué(e)s. Rue89 s’est penché sur les conséquence de l’approche suédoise. Conclusion : difficile d’en tirer des conclusions.
Faut-il pénaliser les clients de prostitué(e)s ? La question devrait être relancée en France d’ici la fin de l’année avec une proposition de loi. Un débat souvent crispé (Voir : Dans le vif du débat sur la prostitution), dans lequel est régulièrement invoqué le « modèle suédois », la Suède ayant été, en 1999 le premier pays à pénaliser « l’achat sexuel ».
Rue89 a cherché à décrypter les études sur les conséquences de cette loi en Suède. Elles sont rares mais régulièrement mises en avant, par l’un ou l’autre camp. Pour ses partisans, la pénalisation des clients a fait reculer la prostitution de rue, sans conséquences négatives pour les prostitué(e)s. Pour ses opposants, elle a contribué à l’essor d’une prostitution cachée, plus dangereuse.
Qu’en est-il, selon les études ? Personne n’a vraiment raison, selon Rue89 pour qui « la majorité des publications qui circulent sur la question relèvent d’une utilisation des sources très sélective, et d’un référencement de mauvaise foi. ». Pour autant, même si le titre de l’article semble critiquer le modèle suédois (il a « bon dos »), l’ensemble de l’enquête ne fait pas apparaître d’effet négatif de la pénalisation des clients.
Aperçu de l’analyse :
– La prostitution de rue a reculé. Sur internet, elle a augmenté. Mais en quelle partie cela est-il dû à la loi, et en quelle partie au développement des échanges sur internet ? Impossible à dire. Quoi qu’il en soit, au final, on ne peut « pas dire si le nombre total de personnes se prostituant en Suède a baissé ou augmenté après la pénalisation. »
– Rien ne permet non plus de dire que les violences et les risques pour les prostitué(e)s ont augmenté. Les sources sont contradictoires.
– De même, il n’existe aucune preuve permettant de dire que la traite a augmenté. La pénalisation des clients aurait plutôt tendance à limiter la traite.
Conclusion : difficile de tirer des conclusions définitives de la législation suédoise.
Les approches différent d’ailleurs selon les pays de l’Union européenne. Le Danemark a récemment renoncé à imiter la Suède. Tandis que, comme la France, l’Irlande et la Grande-Gretagne réfléchissent à pénaliser les clients.
Lire aussi sur Les Nouvelles NEWS :
En Allemagne, la prostitution légale n’est pas un travail comme un autre
L’Ukraine face aux « moulins à vent » de la prostitution
Dans le vif du débat sur la prostitution