L’élu japonais Toru Hashimoto est finalement revenu sur ses propos qui semblaient cautionner la prostitution forcée pendant la Seconde guerre mondiale… tout en rappelant que toutes les armées faisaient de même.
Le 13 mai, le maire de la ville d’Osaka, Toru Hashimoto faisait scandale en déclarant que l’enrôlement de « femmes de réconfort » pour l’armée japonaise, durant le Seconde guerre mondiale, était une « nécessité ». Selon les historiens, environ 200 000 femmes – Coréennes, Chinoises et Philippines notamment – ont été contraintes à se prostituer dans des « bordels de campagne » pour les soldats japonais.
Pendant deux semaines, Toru Hashimoto, par ailleurs responsable d’un parti nationaliste, a confirmé ses propos, suscitant la colère grandissante de la Chine et de la Corée du Sud, et de vives critiques aux États-Unis : il avait dans la foulée accusé les troupes américaines d’avoir violé des Japonaises durant l’occupation de l’archipel à l’issue de la guerre.
Mais, lundi 27 mai, l’élu sulfureux a fini par présenter ses excuses pour ses propos sur les États-Unis. Et a cherché à édulcorer ceux sur les femmes de réconfort. Il ne s’agissait pas de cautionner ces pratiques, a-t-il expliqué, en les qualifiant « d’actes inexcusables », mais de souligner que le Japon n’était pas le seul pays à blâmer pour avoir enrôlé des « esclaves sexuelles ». Durant la Seconde guerre mondiale, toutes les forces armées ont fait de même, a-t-il insisté, citant cette fois encore les Etats-Unis, mais aussi la Grande-Bretagne ou la France (sur les « bordels de campagne » français, sujet tabou en effet, voir le documentaire « Putains de guerre »)
Vendredi 24 mai, deux anciennes « femmes de réconfort » avaient refusé de rencontrer Toru Hashimoto. Ces deux Coréennes, Kim Bok Dong, 87 ans, et Kil Won Ok, 85 ans, sont actuellement en tournée à travers le Japon pour raconter leur expérience de prostituées contraintes.