Des hommes lancent une pétition pour déboulonner les privilèges des hommes blancs, hétéro et occidentaux. Le but : en finir avec « le silence complice » face aux violences envers les femmes et les personnes racisées.

Le combat pour l’égalité ne peut être mené sans une remise en question des hommes. Les féministes le martèlent constamment. Le message semble avoir été entendu et compris par certains. Dans une pétition, à portée internationale, des dizaines d’« hommes blancs de peau », comme ils se définissent eux-même, dénoncent les violences et discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées.
« Nous ne pouvons plus prétendre ignorer les souffrances d’autrui sous prétexte que notre position sociale nous en protège et affirmons qu’il est de notre devoir, à nous aussi, hommes blancs, de dénoncer et de lutter contre ces injustices en toute humilité, mais aussi avec toute la force de notre engagement. », déclarent à l’unisson les signataires. Ces derniers, « représentant probablement une majorité silencieuse d’hommes blancs », insistent, ils « ne se reconnaissent pas dans les diatribes haineuses de certains milliardaires ou élus de différents pays ».
Initiée par l’auteur et réalisateur belge Patric Jean, qui a réalisé de nombreux travaux sur la domination masculine, cette pétition remet en question le privilège de l’homme blanc de ses signataires. Parmi eux : Bill Proudman, fondateur de “White Men as Full Diversity Partners” et engagé sur les questions d’égalité professionnelle, le sociologue Raphaël Liogier, le Co-foundateur de “Mouv’Enfants“ Arnaud Gallais, le docteur Gilles Lazimi, le co-fondateur de Femmes ici et ailleurs Pierre-Yves Ginet ou encore le géographe Yves Raibaud, Tous deux anciens membres du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes.
A mille lieues de #NotAllMen
Le texte, signé par ces hommes engagés de longue date dans le combat féministe, est à mille lieues de l’antienne « not all men » , pas tous les hommes, hissé en barricade par ceux qui refusent toute remise en question depuis le mouvement #MeToo.
« Nous déclarons être éveillés au fait que notre position en tant qu’hommes et en tant que personnes blanches, nous confère des privilèges et avantages sur les autres catégories comme les femmes et les personnes racisées entre autres, dans de nombreux domaines de la vie » et « nous dénonçons la surreprésentation des hommes blancs, dont nous faisons partie, dans tous les lieux les plus valorisés et mieux rétribués financièrement et symboliquement », indique le texte. Le but : insuffler une prise de conscience collective.
En cela, les signataires « adoptent une posture de solidarité active face à toutes les formes d’injustices qui gangrènent notre société, qu’elles soient fondées sur la couleur de peau, le genre, l’orientation sexuelle, et d’autres paramètres ». Plus concrètement, ils souhaitent en finir avec un « silence complice face aux discours et aux violences sexistes et sexuelles, aux discriminations raciales et sociales ». À bon entendeur.
La pétition a reçu peu de signatures…
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