L’Assemblée des Femmes organise son université féministe à Marseille en cette fin de semaine… Combative et sans illusion cinq ans après le début de #MeToo.
« Me Too+5, révolutions et contre-révolutions » le titre de la 29è Université féministe de l’Assemblée des Femmes qui aura lieu les samedi 22 et dimanche 23 octobre à Marseille est prometteur. Et en ces temps où le féminisme avance en ordre dispersé avec une multiplication de polémiques stériles, le programme des deux journées veut revenir aux fondamentaux. L’Assemblée des femmes, née en 1992 pour porter d’abord la loi sur la parité (adoptée en 2000), rassemble des militantes, parlementaires, ex-parlementaires ou ex-ministres qui se sont battues pour faire avancer la législation sur les droits des femmes en France et dans le monde. Le club des présidentes (actuelle et ex) compte notamment Yvette Roudy, première ministre des Droits des femmes de plein exercice en 1981, Geneviève Couraud qui a été élue de Marseille et s’implique dans nombre d’associations féministes de premier plan, Danièle Bousquet qui fut la première présidente du Haut Conseil à l’Egalité après avoir été députée et avoir porté courageusement, avec Maud Olivier, la loi de lutte contre le système prostitutionnel. (Lire notre dossier). L’actuelle présidente est la sénatrice et ex-ministre en charge des Droits des femmes, Laurence Rossignol.
Sur son site, l’Assemblée des Femmes annonce la couleur en se présentant comme : « une association féministe universaliste, abolitionniste, laïque, antiraciste, antisexiste, antipatriarcale et anti dominations croisées ».
L’université commencera le samedi par un point sur le mouvement #MeToo qui s’annonce, pour le moins « mitigé » avec ce titre : «MeToo et les « mythos » du patriarcat». Isabelle Alonso, qui a publié l’essai « Les vrais hommes sont féministes » l’an dernier, devrait dresser un bilan garanti sans illusion avec Lenaïg Bredoux, journaliste ; Madeline Da Silva, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes et de NousToutes et Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.
Ce programme présenté en entier ici se poursuivra avec « Les nouvelles offensives contre le corps des femmes : contrôle et marchandisation ».
Puis un Femmage sera rendu à Marie-Paule Grossetête.
La matinée du dimanche commencera par « L’asservissement des femmes, arme des dictateurs : la parole aux résistantes » Et de grandes résistantes seront présentes à Marseille comme Chahla Chafiq.
« Patriarcat, rends l’argent ! » sera ensuite l’occasion de prendre la mesure des combats qui restent à mener sur le front économique. Et la journée se terminera sur « Mères monoparentales, la double peine ».
L’Assemblée des femmes donne rendez-vous samedi 22 octobre à l’auditorium du Palais du Pharo, à Marseille.
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