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Edito
Construire une route, jouer un match de foot, créer un jeu vidéo, préparer des repas, prendre soin des enfants… Certaines de ces activités donnent lieu à de fortes rémunérations et à des investissements publics élevés tandis que d’autres, pourtant indispensables, ne comptent pas dans nos richesses. Activités traditionnellement masculines d’un côté, activités traditionnellement féminines de l’autre.
Aujourd’hui, notre principal indicateur de richesse, le PIB (Produit intérieur brut), ne prend en compte que les biens et services marchands. Tombe dans les oubliettes de l’économie, tout ce qui relève du bien-être ou de la prévention. Dans la course à la croissance, exacerbée par la crise, cette production de bien-être reste exclue du calcul. Or, si elles étaient comptées, ces richesses représenteraient près de 50% du PIB, feraient l’objet d’investissement… Et seraient peut-être davantage produites par les hommes. Notre conception de la richesse est au cœur des inégalités entre hommes et femmes.
La vocation du journal en ligne Les Nouvelles NEWS est de proposer une information dans laquelle les femmes s’expriment autant que les hommes sur la marche du monde. C’est pourquoi nous voulons donner de l’écho au débat sur le sexe de l’économie avec un colloque et ce numéro hors série.
Comment redéfinir la richesse à l’aune de cette aspiration à l’égalité entre hommes et femmes ? Le sujet avance lentement.
En 2009, le président de la République créait une commission sur les indicateurs de richesse dirigée par le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. De son côté, l’accord PS/EELV prévoit un indicateur de bien être qui serait une alternative au PIB. Les entreprises réfléchissent à une autre approche du travail et font entrer la problématique de la conciliation vie privée – vie professionnelle au cœur de leurs politiques de ressources humaines. La marche vers d’autres indicateurs de richesse est entamée, elle est lente. Nous voulons l’accélérer.
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