Moins d’un cinquième des membres de son cabinet sont des femmes, malgré de nombreux appels pour la parité. La loi prévoyant un quota de 40 % de femmes ne sera applicable que début 2027…
Bienvenue au siècle dernier. Les premières images d’aréopages entourant le nouveau Premier ministre Michel Barnier, montraient des hommes plus ou moins cravatés entourant le nouveau locataire de Matignon pour illustrer la rencontre avec différentes forces politiques. Quelques femmes pouvaient être distinguées sur les clichés. Rares.
Des images qui fleuraient la fin du XXème siècle, quand de courageuses femmes parlementaires bataillaient pour faire adopter la loi sur la parité en politique, face à des politiciens niant l’évidence de la confiscation du pouvoir par les hommes.
Déni de la confiscation du pouvoir par les hommes
Il semble que cet aveuglement soit toujours d’actualité. La publication au Journal Officiel de la composition du cabinet du Premier ministre le 17 septembre prolonge la douche froide. Trois femmes seulement s’affichent sur cette liste. Avec 13 hommes. Et elles ne sont pas aux postes les plus influents. Le cabinet est dirigé par un homme, Jérôme Fournel qui, jusqu’ici, dirigeait le cabinet de Bruno Le Maire à Bercy. Et, parmi les quatre membres de la « chefferie de cabinet », une seule femme est parvenue à se glisser.
Autrement dit, 18 % seulement des membres du cabinet nommé le 17 septembre sont des femmes, très loin des 50 % rêvés quand on parle de parité. Encore plus loin de la composition du cabinet de Gabriel Attal, le prédécesseur de Michel Barnier, qui comptait un petit 22% de femmes. Et la circulaire d’Elisabeth Borne -deuxième femme de l’Histoire de France a avoir été Première ministre!- demandant que les cabinets ministériels respectent un quota de 40 % de femmes est oubliée…
Des quotas dans la fonction publique
Le Premier ministre n’anticipe pas la loi adoptée le 5 juillet 2023 pour améliorer l’accès des femmes aux postes à responsabilité dans la fonction publique. Cette loi, qui améliore la loi Sauvadet, prévoit, à partir de 2027, un taux minimal de 40% de personnes de chaque sexe dans les emplois supérieurs et de direction dans les administrations. Même le cabinet de l’Elysée est concerné, malgré les réticences affichées avant son adoption. (Lire : La parité même à l’Elysée ? La loi est adoptée)
Avant la nomination du Premier ministre, le réseau 2 Gap appelait le locataire de Matignon à respecter la parité dans son gouvernement. Non seulement la parité numérique mais aussi un équilibre femmes / hommes à tous les niveaux.
Ce réseau sortait d’ailleurs son « boulier des nuances de la gouvernance » montrant que, aux manettes de la vie politique, les femmes sont moins nombreuses et le plus souvent, écartées des fonctions régaliennes. Le réseau, qui avait pourtant travaillé dur sur la loi du 5 juillet 23, ne se focalisait pas sur la parité chez les membres du cabinet. Il évoquait d’abord ce qui est le plus visible…
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